Des formalités d’entrée plus strictes
Les voyageurs devront s’adapter à des procédures d’immigration plus rigoureuses dans de nombreuses destinations populaires. Le système ETIAS (European Travel Information and Authorization System) entrera en vigueur en 2025 pour les visiteurs exemptés de visa se rendant dans l’espace Schengen. Cette autorisation électronique, valable 3 ans, nécessitera une demande en ligne et le paiement de frais de 7 euros.
Aux États-Unis, le formulaire ESTA deviendra plus complexe, incluant des questions sur les réseaux sociaux et l’historique des voyages. Le Royaume-Uni mettra en place son propre système d’autorisation électronique, l’ETA (Electronic Travel Authorization), obligatoire pour tous les visiteurs étrangers à partir de 2025. Ces nouvelles mesures visent à renforcer la sécurité aux frontières tout en facilitant les déplacements des voyageurs de bonne foi.
Selon une étude de l’Organisation mondiale du tourisme, 72% des pays ont renforcé leurs contrôles aux frontières depuis la pandémie de COVID-19. Cette tendance devrait se poursuivre dans les années à venir, obligeant les voyageurs à anticiper davantage leurs démarches administratives.
Des quotas touristiques pour préserver les destinations
Face à la surfréquentation touristique, de plus en plus de sites emblématiques et de villes populaires mettent en place des systèmes de quotas. Venise inaugurera en 2025 un système de réservation obligatoire et payant pour les visiteurs à la journée. Amsterdam envisage de limiter le nombre de croisiéristes autorisés à débarquer chaque jour. Ces mesures visent à préserver le patrimoine et la qualité de vie des habitants.
Les parcs nationaux américains expérimentent également des systèmes de réservation à l’avance pour certains sites très fréquentés. Le parc national de Yosemite a ainsi instauré un quota journalier de visiteurs pour accéder à ses célèbres chutes d’eau. Au Machu Picchu, le nombre de visiteurs quotidiens est désormais strictement limité à 4 500 personnes.
Une étude publiée dans la revue Nature Climate Change révèle que ces quotas touristiques pourraient réduire de 30% l’empreinte carbone des destinations concernées. Les voyageurs devront donc s’habituer à planifier leurs visites bien à l’avance et à réserver des créneaux horaires précis.
« Le tourisme de masse tel que nous l’avons connu au 20e siècle n’est plus viable. Nous devons repenser nos modèles pour un tourisme plus durable et respectueux des communautés locales. » – Zurab Pololikashvili, Secrétaire général de l’OMT
Des restrictions sur les bagages et le transport aérien
Les compagnies aériennes adoptent des politiques de bagages plus restrictives pour réduire leur empreinte carbone. Plusieurs transporteurs européens limitent désormais les bagages cabine à un seul petit sac, les bagages plus volumineux devant être enregistrés moyennant des frais supplémentaires. Cette tendance devrait se généraliser, incitant les voyageurs à voyager plus léger.
Les aéroports mettent en place des technologies de contrôle plus avancées, comme des scanners 3D permettant de laisser les liquides et les appareils électroniques dans les bagages. Ces innovations devraient fluidifier les contrôles de sécurité mais nécessiteront une adaptation des voyageurs aux nouvelles procédures.
L’Union européenne envisage d’instaurer une taxe kérosène sur les vols intra-européens à partir de 2026, ce qui pourrait entraîner une hausse des tarifs aériens. Les compagnies investissent massivement dans des avions plus économes en carburant et expérimentent les biocarburants pour réduire leurs émissions.
Des exigences sanitaires renforcées
La pandémie de COVID-19 a durablement modifié les protocoles sanitaires du voyage. De nombreux pays maintiennent l’obligation de présenter un certificat de vaccination ou un test négatif pour entrer sur leur territoire. Ces exigences pourraient devenir la norme pour d’autres maladies infectieuses à l’avenir.
Les compagnies de croisière ont mis en place des protocoles sanitaires stricts, incluant des tests systématiques avant l’embarquement et des systèmes de ventilation améliorés. Ces mesures devraient perdurer et s’étendre à d’autres secteurs du tourisme.
Une étude publiée dans The Lancet montre que ces protocoles sanitaires renforcés ont permis de réduire de 87% le risque de transmission du COVID-19 lors des voyages internationaux. Les voyageurs devront s’habituer à fournir davantage d’informations sur leur état de santé et à se soumettre à des contrôles plus fréquents.
Des incitations pour un tourisme plus durable
De nombreuses destinations mettent en place des incitations financières pour promouvoir un tourisme plus responsable. La Nouvelle-Zélande a instauré une taxe touristique dont les revenus sont destinés à la protection de l’environnement. Le Bhoutan maintient sa politique de « tourisme à haute valeur, faible volume » avec des frais journaliers élevés pour les visiteurs.
Les hôtels et les compagnies aériennes proposent de plus en plus d’options de compensation carbone volontaire. Certains pays, comme la Suède, envisagent de rendre ces compensations obligatoires pour tous les voyages internationaux.
Selon un rapport de Booking.com, 83% des voyageurs considèrent que le voyage durable est vital. Cette prise de conscience croissante pousse l’industrie à adopter des pratiques plus écologiques et à proposer des expériences axées sur la préservation de l’environnement et des cultures locales.
« Le voyage du futur sera plus lent, plus réfléchi et plus enrichissant. Nous devons valoriser la qualité plutôt que la quantité des expériences. » – Anna Pollock, fondatrice de Conscious Travel
L’essor des visas nomades digitaux
La généralisation du travail à distance a conduit de nombreux pays à créer des visas spécifiques pour les nomades digitaux. Ces visas permettent aux travailleurs indépendants et aux employés en télétravail de séjourner et de travailler légalement dans un pays étranger pendant plusieurs mois, voire plusieurs années.
Des destinations comme la Croatie, le Portugal ou les Émirats arabes unis ont lancé des programmes attractifs pour attirer ces nouveaux voyageurs-travailleurs. Ces visas s’accompagnent souvent d’avantages fiscaux et d’un accès facilité aux services locaux.
Une étude de MBO Partners révèle que le nombre de nomades digitaux américains a augmenté de 49% entre 2019 et 2020. Cette tendance devrait se poursuivre, brouillant les frontières entre voyage d’affaires et voyage de loisirs.
Les principales destinations proposant des visas nomades digitaux :
- Estonie (e-Residency)
- Barbade (Welcome Stamp)
- Dubaï (Remote Work Visa)
- Géorgie (Remotely from Georgia)
- Bermudes (Work from Bermuda Certificate)
L’impact de l’intelligence artificielle sur les voyages
L’intelligence artificielle (IA) révolutionne la planification et l’expérience des voyages. Des chatbots alimentés par l’IA assistent les voyageurs 24/7 pour répondre à leurs questions et résoudre leurs problèmes. Les compagnies aériennes utilisent l’IA pour optimiser leurs itinéraires et réduire leur consommation de carburant.
Les systèmes de reconnaissance faciale se généralisent dans les aéroports, promettant des contrôles de sécurité et d’immigration plus rapides. Cependant, ces technologies soulèvent des questions sur la protection de la vie privée et la sécurité des données personnelles.
Selon une étude de Travelport, 79% des voyageurs sont prêts à partager leurs données biométriques pour accélérer les processus aéroportuaires. L’IA personnalisera de plus en plus les recommandations de voyage, créant des itinéraires sur mesure basés sur les préférences individuelles et les données comportementales.
« L’IA va transformer chaque aspect du voyage, de la réservation à l’expérience sur place. Elle nous permettra de voyager de manière plus intelligente et plus durable. » – Gillian Tans, Présidente de Booking.com